Faisons la connaissance de Bruno Ducoux, formateur du postgrade l’ostéopathie de l’enfant de 6 ans à l’adolescence
Dites-nous-en un peu plus sur vous
Après le bac, j’avais choisi d’intégrer l’école Santé Navale afin d’apporter la santé aux populations qui ne connaissaient pas la médecine. La vie en a décidé autrement et je suis devenu masseur-kinésithérapeute. En 1978, la maladie puis la mort de mon père m’a amené à douter de l’enseignement que nous avions reçu ; j’ai donc assisté à une conférence de Françoise Mézières, puis une autre sur l’ostéopathie de Bob Benichou et Marc Bozzetto. J’ai été impressionné et me suis tout de suite inscrit dans leur formation. Depuis, je milite pour une approche globale et préventive de la santé. Ouvrir notre conscience à une médecine plus efficiente (efficace à moindre coût), écologique (nous n’utilisons pas d’agent extérieur polluant), éthique (en respectant les patients), psycho émotionnelle, sociale et existentielle.
Mon engagement militant se poursuit toujours à travers différents organismes.
Quel regard portez-vous sur l’ostéopathie aujourd’hui?
L’ostéopathie est un ferment de la médecine du 21ème siècle ; Still disait : L’ostéopathie est une mer inconnue dont nous ne connaissons aujourd’hui que l’étendue du rivage. Nous vivons à l’ère de l’information ; nous pouvons développer nos perceptions dans un champ informationnel dynamique. L’ostéopathie aujourd’hui ne peut pas rester prisonnière de dogmes ou de théories que la science n’a pas reconnue. La fécondité du concept ouvre de larges horizons !
Quels sont les ostéopathes ou autres personnages qui vous ont inspirés tout au long de votre carrière ?
L’ostéopathie est un chapitre de la médecine qui a toujours existé ; Still n’en est pas l’inventeur. Donc, les soignants de nombreuses traditions m’inspirent. Des rencontres ont marqué mon chemin d’ostéopathe ; citer quelques noms est très réducteur : au-delà des deux noms déjà cités, Lionelle Issartel, Nicette Sergueff, Bernard Gabarel, Pierre Tricot, John Upledger, James Jealous, Viola Frymann, Anthony Chila, Renzo Molinari, Jean Pierre Barral, Philippe Druelle, Zacharie Comeaux, Torsten Liem, Michael Patterson, Jane Carreiro…
A quel moment avez-vous ressenti le besoin de transmettre ? y a-t-il eu un élément déclencheur ?
EN 1991, à la fin d’un cours avancé à Palm Beach Gardens, John Upledger m’a proposé de prendre sa suite pour enseigner le niveau de base de « libération somato émotionnelle en ostéopathie » ; il m’a dit qu’il m’apprendrait comment transmettre. J’ai été très honoré et j’attendais fermement qu’il me forme. Nous avons déjeuné ensemble d’une salade de fruits puis, à la fin du repas, il m’a proposé de venir chez lui où il se détendait en jouant des boogies au piano autour d’une coupe de champagne. Au moment de partir, je lui ai dit qu’il devait me former à transmettre ; il m’a regardé et dit que c’était fait, que je pouvais maintenant transmettre en France sa méthode, avec la bénédiction de Jean Pierre Barral. Devant ma déception, il a déchiré un petit bout de papier et a écrit : Jour1 : le kyste d’énergie ; Jour 2 : le neutre et la verbalisation ; Jour 3 : « la libération émotionnelle ». Il m’a dit alors au revoir….
Quel(s) formation(s) animez-vous ?
Une approche biopsychosociale vers une ostéopathie intégrale :
– Intégration émotionnelle en ostéopathie
– Le chemin du cœur en ostéopathie
– L’ostéopathie de la naissance à l’adolescence
Pourquoi avez-vous créé cette ou ces formation(s) ?
– Je me suis intéressé à l’approche des femmes enceintes et des bébés dès que j’ai été père. Mon épouse travaillait à la maternité du CHU de Bordeaux. Or, il y avait, à ma connaissance, seulement Nicette Sergueff et Lionelle Issartel qui formaient à la périnatalité et la pédiatrie. Donc, nous avons monté la formation FROP qui a développé pendant 12 ans cette compétence grâce à de nombreux enseignants que je remercie.
– 60 % de nos consultations présentent une composante émotionnelle ; cela s’est aggravé depuis ces dernières années et les adolescents sont la population qui est le plus en difficulté ; il est bon d’avoir des outils pour aider les patients à trouver leur solution à l’intérieur d’eux.
– Enfin, le cœur et la circulation sont beaucoup plus puissants que le système nerveux ; la règle de l’artère est suprême, disait Still. Je suis émerveillé de partager la beauté de ce système circulatoire, expression d’un système dynamique voilé qui nous révèle petit à petit ses mystères.
Quels nouveaux outils vos futurs stagiaires auront en leur possession après avoir réalisé votre formation ?
Cette formation est centrée sur les enfants à partir de 6 ans et les adolescents car c’est un sujet qui n’est pas encore beaucoup abordé bien que crucial depuis l’apparition de la Covid chez les humains. Nous allons partager notre expérience : que les participants acquièrent de nouveaux outils de perception, développent la puissance de l’interface thérapeutique et grandissent eux-mêmes.
Le mot de la fin ?
L’être humain n’est pas encore. Nous vivons les prémisses d’une naissance ; les contractions que nous vivons peuvent servir de fulcrum pour naitre à la beauté qui émerge de nos cœurs !